La lecture du bourg met en évidence une structure végétale qui accompagne l'urbanisation en apportant des densités, des masses, des ponctuations végétales là où le paysage est largement ouvert (plaines semencière). C'est une inversion du motif habituel des bourgs où la partie urbanisée est plus minérale que la campagne alentour. Le projet intensifie deux composantes observées, cette présence végétale marquant l'urbanisation et un caractère fragmentaire des formes urbaines.
Le projet comporte un travail de paysage important, pré-boisement et modelé de sol. Il permet une maitrise du paysage d'ensemble et des enjeux liés à la gestion de l'eau dans un secteur soumis à des crues éventuelles. Le modelé du sol - dénivelés et bosselages, chemins creux, bouligrins, fossés et noues, formes artificielles - forme un paysage pragmatique de l'eau, une micro-hydraulique qualitative. Le pré-verdissement garantit une qualité de l'environnement dans le temps, une qualité des lieux pour les futurs arrivants. Là où souvent on arrive dans un “chantier“, on arrivera dans un bois. Les arbres plantés sont contractuellement protégés, cette reconnaisance comme sujet de droit est un levier pour construire une forme de gestion partagée entre privé et public.
Cette structure paysagère est également un dispositif bio-climatique : ombrage végétal, rafraichissement en été... Les végétaux hauts sont essentiellement à feuilles caduques. Le travail sur le végétal et la fragmentation parcellaire produisent des interstices qui construisent l'intimité entre les parcelles et les habitations. Les effets de masque assurent une protection visuelle et donc une intimité de l'habité.
Ce paysage, intersticiel, génère du commun par la mise en forme de l'écart. Il fabrique un espace public spécifique garant de la qualité urbaine.
